- Mon quotidien
- Mes loisirs
- Ma Ville
Dès le XVIIIe siècle, les Ebroïciens ont pu profiter d’une salle de spectacles. En 1812, grâce à un don de Joséphine de Beauharnais, en exil au domaine de Navarre, un premier théâtre fut construit, qui fut démoli en 1896. En 1903, sur les plans de l’architecte Legendre, le théâtre fut érigé dans le pur style des théâtres à l’italienne. Sur la façade, on peut admirer les bustes de Corneille et Boïeldieu sculptés par Miserey, tandis que Charles Denet a peint dans le foyer des scènes de Molière et de Shakespeare.
Situé dans le triangle formé par les actuels boulevards Jules-Janin et Pasteur et la rue Lépouzé, le théâtre antique était probablement le plus ancien des édifices publics. Une dédicace à l’empereur Claude retrouvée sur le site a permis de le dater aux alentours de 41 à 54 ap. J.C. Mesurant environ 90 m de long pour un rayon de 36 m et pouvant accueillir 6000 personnes, il était composé d’une frons scaenae (mur de scène), d’une arène et d’une cavea (gradins). Il est abandonné après les invasions barbares de la fin du IIIe siècle.
Les archives ne mentionnent pas de bâtiment dédié au théâtre avant la période révolutionnaire. A l’emplacement de l’actuelle Maison des arts se trouvait un théâtre privé, « La Comédie », administré par les sieurs Duicque et Molliex. Mal entretenu, le bâtiment devient vétuste et dangereux.
En 1812, Joséphine de Beauharnais est exilée à Évreux après sa répudiation par Napoléon Ier. La salle de spectacles de D’Huicque s’avère trop populaire pour accueillir l’ancienne impératrice . Un rapport de l’architecte orléanais Lebrun démontre la vétusté de cette salle et prône l’édification d’un véritable théâtre.
En 1811, une société par actions est créée pour gérer cette nouvelle construction. Le financement est complété par un don de 15 000 francs de Joséphine. L’inauguration a lieu en 1812, en l’absence de celle-ci qui d’ailleurs ne se rendra jamais dans cet édifice.
Dès février 1896, le conseil municipal décide la démolition du théâtre et organise un concours d’architecte. Le programme du concours est précis : sur un terrain de 700 m2, le théâtre devra accueillir 800 spectateurs, la scène sera adaptée à tout type de représentations, l’édifice sera équipé d’un café avec logement du tenancier, etc. La seule liberté laissée aux concepteurs est l’orientation de l’entrée du théâtre : soit vers la place de la Comédie (devenue place Sarrail), soit vers le Musée (aujourd’hui Square Georges Brassens).
La construction du nouveau théâtre est confiée le 13 janvier 1898 à Léon Legendre, jeune architecte normand. Une somme de 250 000 francs est mise à disposition du lauréat. L’originalité de son projet réside dans la proposition d’ouvrir la salle vers le square du théâtre, et non plus vers l’allée des Soupirs. Le 18 décembre 1899, un appel d’offres désigne les six entreprises qui réaliseront la structure du bâtiment. Les travaux d’aménagement et de décoration s’échelonneront de 1900 à 1904.
Peu d’ébroïciennes participent aux travaux : seul le sculpteur Miserey est chargé d’exécuter les bustes de Corneille et de Boïeldieu pour la façade, et le peintre Charles Denet décore le foyer du public, avec des scènes du “Médecins malgré lui” et de “Hamlet”. Les travaux sont majoritairement confié à des entreprises parisiennes : les maisons Laurent (carrelages), Coignet (mosaïque ornant le fronton), Fabre et Cie (voûtes légères et coupoles), Margotin (sculptures extérieures), etc. M. Carpezat réalise le rideau d’avant-scène et la peinture décorative de la coupoles ; la décoration de la salle et les dorures sont confiées à Tardif, tandis que les décors scéniques sont commandés au peintre décorateur Chaperon. Enfin, Emile Wessbecher, constructeur d’aménagement théâtral, fournit le mobilier, la machinerie en bois, les accessoires des décors et les stores pour le foyer public.
Malgré les difficultés et un dépassement budgétaire conséquent, le théâtre est inauguré le 9 juin 1903. A cette occasion, Charles Baret, le nouveau directeur, programme «Les Romanesques», pièce comico-héroïque et historique (époque de Louis XV) d’Edmond Rostand.
le Théâtre d’Evreux appelé également théâtre Legendre, compte parmi les bâtiments les plus remarquables de la ville d’Évreux. Inauguré en 1904, Il est signé de l’architecte Léon Legendre et présente dans son architecture et son organisation, l’ensemble des caractéristiques d’un théâtre classique, malgré sa superficie relativement réduite (1552 m2). Il se distingue par certains éléments remarquables aussi bien dans le dessin des façades que dans sa conception Intérieure. Le bâtiment est en effet inscrit en totalité à l’inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2002. Il a été fermé au public depuis sa dernière représentation en juin 2006.
La ville d’Evreux a engagé en 2013 une consultation de maîtrise d’oeuvre pour la restauration et l’extension du Théâtre d’Evreux à l’issue de laquelle l’équipe de maîtrise d’oeuvre dirigée par OPUS 5 Architectes a été retenue pour mener à bien cette opération. Au total les agrandissements (extension, hall et approfondissement de la scène) représentent 894 m2, faisant passer le bâtiment à un total de 2 446 m2. Le théâtre est restauré à l’identique.