Bon à savoir : Placier : un chef d’orchestre

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Placier-régisseur, José Cousinard nous parle de son rôle et de celui de son équipe sur les marchés d’Évreux, afin d’assurer le bon déroulement de ces rendez-vous prisés des Ébroïciens.

« Les marchés, c’est avant tout un travail d’équipe, autant avec les collègues sur le terrain qu’avec ceux dans les bureaux. Gérer un marché, ça ne s’apprend pas dans les livres », estime José, qui considère comme premières qualités d’un placier-régisseur « le sens du contact, savoir écouter les gens et prendre le temps de le faire, commerçants non sédentaires évidemment, mais aussi les chalands de nos marchés ».

José et ses coéquipiers sont présents sur chacun des marchés d’Évreux dès leur ouverture pour les préparer : monter les borniers pour la fourniture d’électricité aux commerçants et déballeurs, installer les cols de cygne pour l’eau, sortir les containers à déchets… Dès 4 heures du matin, par exemple, pour le marché de la place Clemenceau le samedi. Des agents qui se lèvent tôt, sans pour autant finir de bonne heure (à 20 heures le jour du marché de Nétreville), et motivés pour tenir leurs postes, en semaine comme le week-end, quelle que soit la météo, du 1er janvier au 31 décembre. Un vrai sacerdoce ! Sans compter que l’équipe du placier-régisseur gère aussi chaque année la foire Saint-Nicolas et la fête foraine au Bel-Ébat : « C’est un métier très prenant, il faut l’aimer ».

Le sens du contact est indispensable dans ce métier, « mais il faut aussi savoir se faire respecter, rester ferme ». Car il existe différents profils de commerçants sur les marchés : des « abonnés », issus de l’alimentaire, qui louent au mois avec un métrage bien défini ; des commerçants dits « passagers » mais réguliers, « qui paient leur emplacement à la séquence » ; et les commerçants occasionnels. « Avec ceux qui sont présents depuis des années, voire des décennies, il n’y a pas de problème : la relation interpersonnelle est même forte. » Mais il faut aussi savoir gérer les autres, parfois râleurs : « Ça tient à différents facteurs : problème de voisinage entre commerçants, mètres grappillés, automobilistes dont la fourrière a enlevé le véhicule… »

José Cousinard siège également à la commission municipale qui examine les demandes d’attribution déposées par des commerçants aux profils variés : « Un marché doit être équilibré dans son offre, c’est-à-dire ne pas concentrer sur un même site trop de représentants d’une même activité, mais au contraire proposer le marché le plus diversifié possible. » Ce qui marche en ce moment ? « Les gens recherchent des produits alimentaires issus de la campagne proche d’Évreux, venant de producteurs qu’ils peuvent facilement identifier. »

L’heure de la retraite ne devrait plus tarder pour José Cousinard, qui pense à la relève : « C’est un métier qu’on apprend sur le tas, c’est pourquoi je forme Feres Fredj, qui travaille avec moi et prendra la suite. »