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« Ton dos et tes hanches sont trop arquées au moment de franchir la barre. Tu cours très bien mais à ton âge, c’est normal de ne pas maîtriser la technique. »
Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance d’avoir comme coach sportif Javier Sotomayor, détenteur d’un titre olympique et champion du monde à six reprises. C’est pourtant ce qui est arrivé aujourd’hui 6 juin 2025, aux jeunes de la section athlétisme des collèges de Navarre et de l’Immaculée.
« L’homme le plus haut du monde »
Invité exceptionnel de l’Évreux Athlétic Club (à l’occasion du meeting élite qui aura lieu demain 7 juin), « L’homme le plus haut du monde » a pris tout son temps pour donner de précieux conseils aux jeunes sportifs, un peu « sous pression » avant de se livrer, toujours avec la même gentillesse au jeu des autographes et des selfies.
Hier à l’Institution Notre-Dame Saint-François et ce matin à Navarre, le « Prince des hauteurs » a répondu en toute simplicité aux questions des élèves. Nous en avons profité pour lui poser, nous aussi, quelques questions.
Comment êtes-vous venu au saut en hauteur ?
Ça faisait partie des 5 disciplines obligatoires à l’école. Le saut en hauteur était celle que j’aimais le moins car j’avais peur du vide. Mais je me suis révélé bon dans cette discipline et j’ai continué.
Comment expliquez-vous que votre record mondial de 2,45m le 27 juillet 1993 (il y a plus de 30 ans) n’ait jamais été battu ?
Franchement, je ne sais pas. Je pense que je l’ai obtenu pendant la meilleure période du saut en hauteur. Le niveau sportif était si haut qu’il fallait absolument se maintenir.
Les évolutions techniques du matériel sportif peuvent-elles favoriser un nouveau record ?
C’est vrai qu’il y a eu des évolutions ! Par exemple, le poids d’une de mes premières chaussures est le même que celui de deux aujourd’hui… Il y a eu des progrès sur les pistes et dans la préparation physique. Cependant, je détiens toujours le record.
Un jour, votre fils vous a demandé : « Papa, si tu es le Prince des hauteurs, qui est le roi ? »
(Sourire). C’est difficile à dire aujourd’hui car peu de personnes se maintiennent à 2,40 m. Les résultats sont beaucoup trop irréguliers. Il y a dix ans, j’ai pensé qu’un Qatari ou qu’un Ukrainien aurait pu le battre, ça n’a pas été le cas.
Quels conseils donneriez-vous aujourd’hui aux jeunes qui pratiquent le saut en hauteur ?
Je donne toujours les mêmes conseils qui sont applicables à toutes les disciplines : il faut pratiquer avec amour et passion, il faut de la volonté, un bon mental et avoir toujours l’envie de se surpasser.
Avez-vous détecté des talents aujourd’hui à Évreux ?
Oui, le jeune Antoine qui affiche son record à 1,72 m est prometteur.
Aujourd’hui, que fait un ancien sportif comme vous ?
Dès que je le peux, je me consacre à ma famille. J’ai cinq enfants ; l’un deux fait de l’athlétisme.
Enfin, connaissiez-vous la Normandie ?
J’avais entendu le nom mais c’est la première fois que je viens. Les Normands sont très accueillants, partout où je vais, je suis très bien reçu.